La chute du communisme

Dès le début des années 1980, l’URSS subit une grave crise économique ainsi que l’aggravation de ses déséquilibres démographiques internes, ce qui conduit M. Gorbatchev à lancer dès 1986 la Perestroïka. Au-delà des réformes économiques, le président de l’URSS s’engage à ne plus intervenir dans les affaires intérieures des Pays de l’Est. Il faudra néanmoins attendre plus de trois ans pour que ceux-ci quittent le giron soviétique.

Commencé en mars 1989, le démantèlement des frontières austro-hongroises est achevé le 27 juin 1989 par le ministre des Affaires étrangères hongrois Gy. Horn et son homologue autrichien A. Mock qui coupèrent eux-mêmes les barbelés de leurs frontières respectives, encourageant l’exode de plusieurs milliers de personnes vers l’Europe de l’ouest [1]. Entre temps, les élections sénatoriales de juin 1989, premières élections libres en Pologne, sont marquées par la victoire du syndicat Solidarnosc ainsi que par un taux d’abstention de 40 %. Plus significative pour les changements à venir est l’élaboration le 9 octobre 1989 du plan Balcerowicz, programme de réformes économiques encadré par l’économiste monétariste J. Sachs et qui visait à instaurer sans délai un système d’économie de marché.

L’histoire retiendra comme point de départ de cette phase de transition [2] la chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989, symbole de la « Guerre froide » édifié vingt-huit ans plus tôt. Les derniers pays sont emportés dans le sillage de la Chute du Mur de Berlin avec la Révolution de Velours en Tchécoslovaquie le 17 novembre 1989, la destitution du dirigeant bulgare T. Jivkov le même mois puis l’exécution de N. Ceaucescu et de sa femme le jour de Noël 1989.

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[1] La Hongrie fait figure d’exception dans la chute des démocraties populaires d’Europe de l’Est, puisque le changement eut lieu en douceur, lancé par le Parti communiste lui-même.

[2] Un certain nombre d’auteurs autour de M. Lavigne critiquent le terme de transition, dans le sens où celui-ci postule que le départ et l’aboutissement de l’évolution politique sont connus. Or, s’il est indéniable que le socialisme est le point de départ, rien ne prouve que les pays en question se dirigent vers le capitalisme. D’autre part, une transition étant nécessairement temporaire, il ne sera pas possible d’utiliser indéfiniment ce terme. Enfin, le paradigme de la transition, appelé transitologie, aboutit à des généralisations contestables dans le sens où il fournit les mêmes grilles d’analyse pour tous les pays post-communistes, de la Slovénie à la Chine, en passant par l’Albanie et le Vietnam.

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